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DES RÉSIDUS TOXIQUES DANS LES COUCHES POUR BÉBÉS

Questions sur les substances toxiques retrouvées dans

les couches pour bébé

Notre centre d’essais révèle la présence de traces de molécules potentiellement toxiques dans des couches-culottes jetables pour bébés.

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Parce que leur organisme est immature et en plein développement, les bébés et jeunes enfants sont très sensibles aux molécules toxiques. Surtout quand ces substances indésirables sont au contact des fesses du bébé, une zone très particulière de leur anatomie.

60 Millions de consommateurs avait déjà dénoncé en 2013 la présence de phénoxyéthanol – un conservateur potentiellement toxique – dans des lingettes nettoyantes pour bébé.
 
Cette fois, nous avons voulu vérifier si les couches pour bébé étaient, elles, exemptes de substances indésirables. Malheureusement, nos résultats sont loin d’être rassurants.

Les résultats complets de nos tests

Tous les résultats de notre essai sur les couches-culottes sont disponibles dans le numéro de février 2017 de 60 Millions de consommateurs. En complément de ce dossier, retrouvez le guide pour bien protéger son bébé des composés indésirables cachés dans les jouets, les produits d’hygiène, l’alimentation et l’équipement de la chambre.

Des traces de glyphosate, de dioxines, de HAP…

Nos analyses, réalisées sur 12 modèles de couches jetables pour bébé, révèlent la présence de substances potentiellement toxiques dans la plupart des modèles, qu’il s’agisse de couches de marques leader ou de marques de distributeur, conventionnelles ou écologiques.

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Des résidus de glyphosate (le principe actif de l’herbicide Roundup) et d’autres pesticides ont ainsi été détectés dans certaines références. Ce qui interpelle, car la plupart de ces pesticides sont classés « cancérogènes probables » ou « cancérogènes possibles » par des organismes qui font autorité dans ce domaine.

Dans d’autres couches (ou dans les mêmes), ce sont des traces de dioxines – et de molécules de la même famille – ou d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) qui ont été mises en évidence. Autant de composés dont le potentiel toxique est, là encore, étayé scientifiquement. Et la liste des molécules indésirables que nous avons retrouvées dans les couches bébé ne s’arrête pas là…

Tolérance zéro, par principe de précaution

Dans tous les cas, les concentrations restent en deçà des seuils fixés par la réglementation – quand de tels seuils existent… Mais parce que cette exposition concerne des nourrissons et s’exerce au niveau du siège des bébés, le principe de précaution doit prévaloir. Tout résidu potentiellement à risque doit être écarté des couches pour nourrissons ! Cet objectif est atteignable, puisque deux références de notre essai n’incorporent aucune des molécules préoccupantes recherchées.

On rappellera aussi que ces résidus potentiellement toxiques viennent s’ajouter à d’autres substances à risque auxquelles sont exposés les bébés et les enfants via différents produits de consommation courante présents dans leur environnement (jouets, produits d’hygiène, aliments…).

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Du plastique au contact de la peau de bébé

Outre la présence de résidus indésirables, notre étude révèle aussi la véritable composition des couches pour bébé. Contrairement à ce que leur couleur laisse penser, les couches jetables n’incorporent généralement pas de coton. Une couche conventionnelle, c’est avant tout de la cellulose, une fibre issue du bois, et différentes matières plastiques.

Pampers vante le voile « doux comme de la soie » placé au contact des fesses du bébé ? Ce voile est en fait constitué de plastique, en l’occurrence du polypropylène. Les couches écologiques incorporent davantage de matières premières naturelles ? Peut-être. Mais dans une couche « verte », bébé est aussi assis sur du plastique. Les parents, à qui il ne viendrait pourtant pas à l’idée d’habiller leurs rejetons avec des sous-vêtements en plastique, apprécieront…

Les parents ont le droit de savoir

Pour garantir la sécurité des nourrissons et la bonne information des consommateurs, il est nécessaire de mettre en place une réglementation spécifique pour cette famille de produits, afin d’instaurer des contrôles plus stricts et d’obliger les fabricants à afficher la composition précise de leurs produits sur les emballages. Car compter sur la bonne volonté des industriels ne porte pas ses fruits.

Pour preuve : depuis un an, 60 Millions réclame l’affichage de la liste d’ingrédients sur les paquets de protections périodiques féminines… sans résultat. Pour rappel, les tampons et serviettes hygiéniques, dans lesquels nous avions également détecté des résidus potentiellement toxiques, sont conçus selon des procédés de fabrication qui se rapprochent de ceux des couches pour bébé.

 

Le magazine « 60 millions de consommateurs » a retrouve

des substances douteuses dans dix des douze gammes

de couches qu’il a testées. 

Le magazine « 60 millions de consommateurs » a publié une enquête inquiétante sur les produits retrouvés dans les couches-culottes, le 24 janvier 2017.

La nouvelle n’est pas très rassurante pour les parents d’enfants en bas âge. Des substances « à la toxicité suspectée ou avérée » ont été retrouvées dans de nombreuses couches-culottes, assure le magazine 60 Millions de consommateurs, dans une enquête publiée mardi 24 janvier.

Si ces produits ont été détectés en faible quantité, le magazine réclame leur bannissement au nom du principe de précaution. D’autant que, contrairement à certains produits cosmétiques ou hygiéniques, la présence de ces substances n’est pas obligatoirement inscrite sur les emballages des couches. Faut-il s’inquiéter ? Comment faire son choix ? Franceinfo fait le point.

Quelles sont les substances retrouvées dans les

couches ?

Le magazine a testé douze références de couches-culottes « représentatives du marché ». Parmi elles figurent plusieurs produits vendus sous les marques Pampers, Carrefour ou Leclerc. Après analyses, seules deux gammes de couches ne comptent pas de molécules à la toxicité suspectée ou avérée. Il s’agit des couches « Mots d’enfants » de la Marque Repère vendue dans les magasins Leclerc et de la gamme « Love & Green ».

Dans les dix autres couches, des résidus de différents produits toxiques ont été retrouvés en très petite quantité. Sur la liste figurent le glyphosate, détecté dans les couches « Carrefour Baby Eco Planet », ainsi que d’autres pesticides dans les couches de la gamme « Pampers Baby Dry ». On retrouve aussi dans presque toutes les couches des composés organiques volatils (COV), qui entrent dans la conception de multiples produits industriels.

Sont-elles dangereuses ?

Le glyphosate est connu du grand public comme étant le principe actif du désherbant Roundup. Il est classé depuis peu comme « cancérogène possible » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) et peut aussi s’avérer allergisant et irritant pour la peau et les muqueuses, note le magazine. Il en est de même pour les autres types de pesticides retrouvés dans certaines couches, classés « cancérogènes possibles » par le Circ et l’Agence américaine de protection de l’environnement.

Les composés organiques volatils (COV), que l’on retrouve dans neuf des douze gammes testées, peuvent aussi provoquer des irritations de la peau et des muqueuses. Ils peuvent également avoir des conséquences sur le système pulmonaire lorsqu’ils s’évaporent. « Les teneurs en COV restent très faibles dans tous les cas, note 60 millions de consommateurs. Mais compte tenu des soupçons de toxicité qui pèsent sur ces molécules, leur présence n’est pas souhaitable, même à l’état de trace. »

Heureusement, toutes les substances repérées sont présentes en-dessous des seuils fixés par la réglementation (quand de tels seuils existent). Mais les nourrissons sont « particulièrement sensibles aux substances toxiques » et « le principe de précaution doit prévaloir », plaide le magazine.

Les couches écologiques sont-elles plus sûres ? 

Pas forcément. A part les couches « Love & Green », toutes les autres gammes de couches écologiques comportent de nombreux résidus de substances toxiques. Les couches « Carrefour Baby Eco Planet » contiennent par exemple à la fois du glyphosate, des composés organiques volatils et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des polluants industriels classés potentiellement cancérogènes, selon 60 millions de consommateurs. Elles sont les moins bien classées du test.

Les couches-culottes sont essentiellement composées de cellulose, une fibre issue du bois. Les substances toxiques pourraient provenir des solvants et des produits servant à la blanchir. « Pour que les couches écologiques deviennent une vraie alternative, les fabricants doivent s’appuyer sur un cahier des charges rigoureux qui garantira la qualité des matières premières et, surtout, l’absence de traitement à risques toxiques, pour l’environnement comme pour les bébés », conclut le magazine.

Source: 60 millions