EDF DISJONCTE
Sous prétexte que le compteur électrique de Jean-Pierre S., de Vals-les-Bains (07), ne fonctionne pas bien, EDF vient chez lui pour remplacer le dispositif. Il s’ensuit une facture totalisant 4 738 €, accompagnée d’un décompte de ses consommations auquel il ne comprend pas grand-chose. L’abonné conteste la facture, mais EDF passe en force et en prélève directement le montant sur son compte bancaire. Jean-Pierre S. consulte l’UFC-Que Choisir d’Aubenas. L’association locale intervient auprès de l’entreprise qui recrédite immédiatement le compte de l’abonné. Peu après, un nouveau décompte des consommations établi par ERDF parvient à monsieur S. et EDF lui adresse une facture rectificative mettant en évidence un trop-perçu de 2 700 €, immédiatement recrédité sur son compte. Au final, EDF reconnaît son erreur et adresse à son abonné une lettre d’excuses. L’erreur frôlait les 7 500 € !
FAUT IL CONTINUER A MANGER DU THON
La pêche aux mauvaises pratiques
Coloration, ajout d’eau et de conservateurs… Autorisées ou non, ces pratiques sur le thon laissent parfois des traces mais peuvent aussi se faire discrètes en matière d’étiquetage. Lors de notre enquête et de nos analyses sur plusieurs dizaines d’échantillons de thon, nous avons pu être confrontés à ces pratiques. Illustration par l’image.
Ces trous d’aiguilles apparents sont les traces d’une injection réalisée dans la chair d’un thon pour la colorer ou ajouter de l’eau.
Certains signes visuels peuvent laisser penser qu’un traitement a été pratiqué pour stabiliser la coloration de la chair d’un thon, comme la mollesse des tissus avec des fibres s’effritant en surface.
L’ajout d’eau et/ou de conservateurs n’est pas interdit dans les produits de la mer. Encore faut-il que l’information soit correctement relayée aux consommateurs. Malheureusement, comme nous l’avons constaté lors de notre étude, la transparence n’est pas toujours de mise. L’affichage pique-prix indique ici simplement « Longe de thon albacore » (image de gauche) alors qu’il s’agit en fait d’une préparation comme nous avons pu le découvrir sur l’étiquette (image de droite). Autrement dit, du thon additionné d’eau et d’antioxydants comme l’acide ascorbique (E300), l’ascorbate de sodium (E301) et l’acide citrique (E330).
ARRETEZ le DEMARCHAGE A DOMICILE
Démarchage téléphonique
Une liste pour avoir presque la paix
Annoncée en mai dernier, la liste Pacitel vient d’être lancée officiellement. En s’y inscrivant, les particuliers indiquent aux entreprises qu’ils ne souhaitent plus être démarchés par téléphone. Si la liste Pacitel ne sera réellement effective qu’au 1er décembre, il est possibl e de s’y inscrire dès maintenant. Malheureusement, elle ne résout pas tout.
Un mini-formulaire à remplir et, à la clé, des années de tranquillité. Voilà ce que promettent le secrétaire d’État à la consommation Frédéric Lefebvre et les cinq fédérations professionnelles1 qui, hier, ont mis sur les rails la liste Pacitel. Ce projet a pour ambition de limiter au maximum les appels téléphoniques reçus au domicile ou sur les téléphones portables pour vendre des panneaux photovoltaïques, des portes et fenêtres ou des appartements en défiscalisation.
Concrètement, il suffit de s’inscrire sur le site www.pacitel.fr (la procédure est simple et gratuite), de fournir une adresse e-mail et d’entrer jusqu’à six numéros de téléphone fixe ou mobile (uniquement à usage personnel) pour ne plus être appelé par les entreprises adhérentes des fédérations partenaires.
Pas efficace à 100 %
Limiter le démarchage téléphonique, oui. L’empêcher totalement, non. D’une part parce que, si les cinq fédérations signataires assurent représenter à elles seules 80 % des entreprises ayant recours au démarchage téléphonique, rien n’empêchera les milliers d’autres sociétés ou le commercial du coin de récupérer votre numéro de téléphone dans l’annuaire ou sur des listings douteux pour tenter de vendre un placement financier ou une pompe à chaleur. Pour limiter ce phénomène, Pacitel se propose de recueillir tout signalement de démarchage abusif et de transmettre la plainte à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).
Par ailleurs, la liste Pacitel ne s’impose pas aux entreprises dont vous êtes déjà clients ou à qui vous avez transmis volontairement vos coordonnées. Ainsi, rien n’empêchera votre fournisseur d’énergie de vous appeler pour vous proposer son nouveau contrat ou votre banque d’essayer de vous faire bénéficier de son dernier placement. Sans compter que des sociétés pourraient être tentées d’obtenir par d’autres moyens (jeux, concours, cadeaux…) une autorisation de démarchage de votre part.
Autre écueil : si l’inscription sur la liste Pacitel ne demande que quelques secondes, la demande ne sera réellement prise en compte qu’au bout de 1 à 3 mois, le temps que les entreprises concernées mettent à jour leurs bases de données. Pendant ce laps de temps, vous risquez encore d’être démarché. En outre, cette inscription est limitée dans le temps. Au bout de 3 ans, il faudra renouveler l’opération.
Frédéric Lefebvre voit dans la liste Pacitel une solution « efficace et équilibrée » pour limiter le démarchage téléphonique sans mettre en péril les entreprises françaises (et leurs emplois). L’avenir dira s’il a raison.
L’arsenal anti-démarchage
Pacitel vient en complément d’autres listes :
– la liste Robinson, qui permet de s’opposer à la prospection par courriers postaux adressés à votre nom (demande d’inscription à adresser à l’Union française du marketing direct, 60, rue La Boétie, 75008 PARIS) ;
– la Liste rouge, pour ne plus voir ses coordonnées apparaître dans l’annuaire téléphonique (inscription par le biais de son opérateur) ;
– la Liste anti-prospection (anciennement liste orange), pour que vos coordonnées ne soient plus utilisées à des fins commerciales (inscription par le biais de son opérateur) ;
– le 33700, pour signaler les SMS non sollicités.
Un démarchage plus responsable
Les cinq fédérations professionnelles souscrivant à la liste Pacitel encadrent par ailleurs leurs pratiques de démarchage auprès des personnes qui ne seraient pas inscrites sur la liste Pacitel. Elles s’engagent par exemple à ne pas passer d’appels avant 8 h et après 20 h 30 en semaine (avant 9 h et après 19 h le samedi), à donner dès le début de l’entretien son nom, celui de l’entreprise et la nature des produits ou services vendus, à faire preuve de politesse ou encore à interrompre la conversation sur simple demande. L’offre doit être présentée de manière claire et non trompeuse et l’opérateur doit répondre à toutes les questions qui lui seraient posées. C’est toujours mieux en le disant…
1. Association française de la relation client (AFRC), Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD), Fédération française des télécoms (FFT), Fédération de la vente directe (FVD) et Syndicat national de la communication directe (SNCD)