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SANTE

L’INCONTINENCE, ON EN PARLE

 

L’incontinence, un sujet tabou mais osons

en parler !

Plus de 3 millions de Français sont concernés par l’incontinence, et pourtant, le sujet reste encore particulièrement tabou dans notre société. C’est ainsi que les fuites urinaires, même légères, peuvent profondément altérer le quotidien et la qualité de vie des hommes comme des femmes. Car l’incontinence génère un sentiment d’exclusion, pour ceux qui en souffrent, voire de honte. Il devient alors difficile et parfois même impossible pour eux d’en parler, alors que c’est la première chose à faire pour trouver des solutions !

De l‘incontinence à l’exclusion sociale

L’incontinence touche à l’intimité et véhicule des images pour le moins négatives : elle symbolise, dans l’imaginaire collectif, la perte de contrôle, le vieillissement, la dépendance, ou même une sorte de retour à la petite enfance. Alors que le jeune enfant est si fier le jour où il ne mouille plus ses couches, cet acquis est en train de disparaître, on ne se maîtrise plus. Et c’est ainsi que l’on éprouve un sentiment de honte, on n’ose pas en parler, pas plus à ses proches qu’à son médecin traitant.

Au quotidien, l’incontinence peut alors se révéler comme un véritable handicap social.

L’isolement, une voie sans issue

Lorsque l’on est sujet aux fuites urinaires, la tendance est de restreindre ses sorties, de peur d’un « accident » qui se verrait. Les sorties au cinéma, au théâtre ou même au restaurant font peur : et si une fuite survenait ? Peur également que l’odeur de l’urine ne soit trop présente. Peu à peu, on se coupe du monde et même de ses proches, en refusant les invitations.

Puis on renonce aussi aux activités sportives qui peuvent favoriser les fuites. Pourtant, le sport constitue un véritable facteur d’intégration sociale. Là aussi, c’est un lien hors du cocon familial qui risque de se briser.

Et que dire de l’intimité du couple, qui se trouve souvent réduite à sa plus simple expression, par peur de ne pas réussir à contrôler sa vessie ?

Dans toutes ces situations, la réaction première est souvent de s’isoler, en espérant ainsi dissimuler son secret et faire ainsi disparaître le problème. Mais c’est exactement l’inverse qui risque de se produire : le sentiment d’exclusion va se renforcer.

Ne pas consentir au handicap social : les solutions

Pour toutes ces raisons évoquées, les hommes et les femmes touchés par l’incontinence refusent souvent d’aborder le sujet. Une situation d’autant plus regrettable que de nombreuses solutions existent. Alors comment sortir du silence et de l’isolement ?

Tout d’abord il faut savoir qu’il est souvent plus facile d’en discuter avec des personnes extérieures qu’avec des proches, dans un premier temps tout au moins.

La personne toute indiquée ? Le médecin traitant.

Car il s’agit bel et bien d’un sujet médical qu’il abordera avec son regard professionnel, exactement de la même façon que si vous lui parliez de votre syndrome grippal. Il n’y a donc aucune appréhension à avoir. Si l’idée de vous rendre chez le médecin spécifiquement pour cette raison vous gêne, abordez la question à l’occasion d’une consultation de routine par exemple.

Pensez aussi à l’urologue. Ce médecin est de fait très bien placé pour répondre à vos questions mais aussi pour vous proposer des solutions. Il est le spécialiste de référence pour tous les problèmes urinaires. Mesdames, la visite annuelle chez votre gynécologue peut également être l’occasion d’aborder le sujet. D’autres professionnels de santé peuvent également vous conseiller : les pharmaciens seront à votre écoute, de même que les infirmiers.

Si vous préférez vous adresser à des « pairs », les associations de patients vous seront bien sûr d’un grand secours. Vous pourrez y discuter avec des personnes ayant rencontré les mêmes difficultés. Si elles ne sont pas habilitées à vous fournir des solutions, elles sauront comprendre les moments difficiles que vous traversez et vous apporteront un soutien moral indéniable.

Dans tous les cas, une chose est sûre : même si c’est sans doute l’étape la plus difficile, parler de votre incontinence à vos proches vous ôtera un véritable poids. Vous n’aurez plus besoin de vous cacher ou de trouver des excuses pour éviter les moments en famille, votre vie sociale et affective s’en trouvera nettement améliorée.

Alors ne laissez pas les fuites urinaires assombrir votre quotidien ! Sortez une bonne fois pour toute de votre isolement, osez en parler ! Vous trouverez alors une solution adaptée à vos besoins et à votre situation et vous y gagnerez vraiment en bien-être et en qualité de vie.

En savoir plus

L’Association d’aide aux personnes incontinentes

http://www.aapi.asso.fr/

Le site de l’Association française d’urologie

Urofrance.org

Source:Le Parisien