POIDS DES ALIMENTS…………
Poids des aliments : parfois le paquet ment
Fruits, légumes, épicerie… Nous avons pesé un millier de produits préemballés. Et les erreurs, nombreuses, sont rarement en faveur du consommateur.
Yaourt, boîte de thon, paquet de farine, barquette de fraises, sac de courgettes, tablette de chocolat… Quel que soit l’aliment préemballé, son poids est parfois plus léger que celui qu’indique l’étiquette. Ces « erreurs » ont le don d’énerver les consommateurs ; en attestent les nombreuses plaintes que reçoit la rédaction de 60 Millions. À la caisse, le consommateur doit effectivement être certain de bien « en avoir pour son argent ». Or, ce n’est pas toujours le cas.
Un millier de produits sur la balance
Pour savoir dans quelle mesure les fabricants étaient vertueux, nous avons fait peser en laboratoire un millier de produits préemballés de grande consommation, secs (pâtes, riz, farine, céréales de petit-déjeuner…) et frais (fruits et légumes), à raison de cinq échantillons par référence.
Il faut savoir que les fabricants bénéficient d’une petite marge de manœuvre, strictement encadrée. Ainsi les produits affichant un poids de 1 kg net ont droit à une erreur de 15 g en moins : seul un paquet de farine ou de sucre pesant moins de 985 g sera donc considéré comme défectueux. Pour les petits conditionnements comme les sachets d’épices, l’erreur tolérée est proportionnellement plus importante que pour les grandes quantités.
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Bananes, oranges et déceptions
Si les écarts de poids (au-delà de la marge autorisée) que nous avons observés demeurent modestes, certaines familles de produits sont particulièrement épinglées. Globalement, les plus mauvais élèves se trouvent parmi les fruits. Ainsi, sept de nos dix sachets de bananes s’avèrent trop légers. Les filets d’orange ne font pas mieux : huit références sur dix ne sont pas satisfaisantes. Cette étrange disparité pondérale tiendrait, en partie, à une perte d’eau des fruits et légumes au fil du temps.
Déception également au rayon des farines, avec un tiers des paquets trop légers – au-delà de l’erreur tolérée. À l’inverse, on peut avoir de bonnes surprises avec des contenus plus généreux que prévu, par exemple avec le sucre.
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Négligence des fabricants et des distributeurs
Lors de la fabrication d’un lot, les industriels ont pour recommandation de réaliser un emplissage régulier et un contrôle des instruments de pesage au moins une fois par heure. Les autocontrôles, c’est bien… sauf qu’ils ne résistent pas toujours aux résultats des contrôles officiels.
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En 2016, suite à la visite inopinée de 720 établissements, les inspecteurs de la Répression des fraudes ont ainsi observé un poids non conforme pour 50 % des produits à quantité variable comme les fruits et légumes. En particulier lorsque la pesée était faite par le magasin.
L’une des explications tiendrait au poids de l’emballage, souvent pris en compte lors de la pesée – alors que le client doit seulement payer la quantité nette de l’aliment. Faire payer l’emballage constitue une tromperie au sens de l’article L. 441-1 du code de la consommation. S’il semble peu probable que ces erreurs soient commises délibérément par les fabricants ou les distributeurs, elles pointent leur manque de vigilance et de rigueur lors des autocontrôles.
Les résultats complets de notre enquête
Découvrez les résultats détaillés de nos pesées, pour chaque famille de produits, dans le numéro de février 2017 de 60 Millions de consommateurs.
Source: 60 milions