Étiquetage nutritionnel
Le test sur les logos nutritionnels va enfin débuter
Publié le : 16/09/2016
À 10 jours du démarrage de l’expérimentation en magasin des logos simplifiés, Marisol Touraine en dévoile les détails. Un test grandeur nature de 4 semaines qui devrait contribuer à déterminer le meilleur candidat parmi 4 systèmes visuels en lice, dont l’objectif est de permettre aux consommateurs de choisir les produits alimentaires les plus favorables à leur santé.
Bien qu’il soit qualifié d’étiquetage « simplifié », le choix du futur logo nutritionnel n’a rien d’une sinécure ! Quatre systèmes sont actuellement en concurrence pour savoir comment les consommateurs pourront repérer les produits alimentaires les plus favorables à la santé.
Le plus connu est, sans conteste, le logo Nutri-score.
Proposé par Serge Hercberg, président du Programme national nutrition santé (PNNS), cet étiquetage repose sur un système de 5 notes en couleur allant de A (meilleure note en vert) à E (moins bonne note en rouge), associées à des couleurs afin de comparer simplement leur qualité nutritionnelle. L’UFC-Que Choisir a développé un outil qui applique ce code à 5 couleurs, permettant de connaître en quelques clics la qualité nutritionnelle des produits.
Son principal rival, le logo Repère Alimentaire SENS,h
inventé par le leader de la grande distribution, Carrefour et adopté par toutes les enseignes de la Fédération du commerce et de la distribution (Auchan, Casino, Monoprix, Lidl…), désigne la fréquence de consommation souhaitable, à travers des triangles de couleur allant du vert au violet indiquant des fréquences de consommation, de « très souvent », à « occasionnellement ».
Enfin, les deux derniers étiquetages, Nutri-Repère (uniformément bleu ciel), soutenu par l’Ania (Association nationale des industries alimentaires), et Nutricouleur (avec code couleur), inspiré du modèle anglo-saxon. À l’inverse des logos qui, pour un produit donnent une seule information synthétique, ces deux solutions détaillent pour chaque aliment les apports par rapport aux besoins en matières grasses, énergie et sel, à la fois en pourcentage et en valeur. Soit pas moins d’une quinzaine de chiffres parfois à la virgule près ! Un sens du détail qui perd en « simplicité ».
Le ministère de la Santé lance une évaluation grandeur nature des logos prétendants. À partir du 26 septembre, 60 supermarchés situés dans 4 régions (Hauts-de-France, Normandie, Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes) vont donc participer durant 10 semaines à une évaluation comparative. Soit 10 magasins par type de logo ainsi que 20 magasins témoins (exempts de logo) qui permettront d’écarter d’éventuels biais d’analyse (influence des promotions, par exemple). Pour l’expérience, 4 gammes de produits seront étiquetées : le rayon traiteur frais (plats cuisinés, pizzas, etc.), les plats cuisinés appertisés (conserves), les viennoiseries et enfin le rayon panification sèche (pains de mie, pains spéciaux).
Objectif de l’opération : mesurer quel logo incite le plus les consommateurs à aller vers des produits plus sains afin de construire le modèle officiel français. En supposant que 3 mois suffisent à modifier des habitudes parfois ancrées depuis des années.