LONGUES MALADIES: DES FRAIS CACHE MALGRÉ LA PRISE EN CHARGE 100% PAR LA SECU
Cancers, diabète, Alzheimer… Les malades en affection de longue durée (ALD) doivent souvent mettre la main à la poche. Nos chiffres inédits.
Cancers, diabète, insuffisance rénale chronique, infection au VIH… Parce que ces pathologies lourdes occasionnent des traitements longs et particulièrement coûteux, les personnes qui en souffrent bénéficient du dispositif dit des affections de longue durée (ALD).
En pratique, cela signifie que les soins liés à leur maladie sont pris en charge à 100 % par la « Sécu ». Pour être éligible à ce dispositif, il faut être concerné par l’une des pathologies listées par l’Assurance maladie.
En France, quelque 11, 5 millions de personnes sont concernées, soit environ une personne sur six.
752 € de frais de santé par an malgré le 100 %
Malgré cette prise en charge à 100 %, de nombreux frais de santé restent à la charge des personnes en ALD. En moyenne, ces frais s’élèvent à 752 € par an.
C’est ce qui ressort de la dernière étude menée par 60 Millions de consommateurs avec ses partenaires de l’Observatoire citoyen des restes à charge en santé – le Collectif interassociatif sur la santé (CISS) et la société Santéclair. Cette information va à l’encontre d’une idée encore très répandue selon laquelle le « 100 % ALD » serait synonyme d’une absence de frais de santé.
Bien qu’élevé, ce montant ne remet pourtant pas en cause l’intérêt du dispositif ALD, qui absorbe 88 % de la dépense initiale de santé générée par une personne en ALD (laquelle s’élève à 6 296 € en moyenne, selon nos chiffres).
Un budget plombé par des soins mal ou non remboursés
Ces restes à charge s’expliquent par le fait que le « 100 % ALD » ne s’applique qu’aux soins directement liés à la maladie. Comme l’ensemble de la population, les personnes en ALD doivent donc payer de leur poche certains soins, notamment ceux mal pris en charge par l’Assurance maladie comme l’optique, la consultation de médecins qui pratiquent des dépassements d’honoraires ou certains soins dentaires.
En dentaire justement, la facture des personnes en ALD est parfois alourdie par le fait que la maladie et les effets secondaires des traitements peuvent occasionner des soins bucco-dentaires importants (pose de prothèse dentaire, parodontie…).
En attestent les témoignages recueillis par les associations de patients qui ont collaboré à cette étude de l’Observatoire : Aides, la Fédération française des diabétiques, la Ligue contre le cancer, La Note rose et Renaloo.
À LIRE >>> Les dentistes plombent le budget des ménages
À LIRE >>> Dépassements d’honoraires : l’épidémie s’étend
Les complémentaires santé peuvent réduire la dépense
Pourquoi prendre une mutuelle quand on est déjà remboursé à 100 % ? C’est une question que se posent bon nombre de personnes en ALD.
Dans le cadre de l’Observatoire, nous avons réalisé des simulations qui montrent qu’en fonction du contrat souscrit, les complémentaires santé peuvent présenter un intérêt. Elles peuvent prendre en charge 36 à 89 % du reste à charge moyen (après remboursement de l’Assurance maladie obligatoire).
À LIRE >>> La mutuelle santé obligatoire en cinq questions
Source: 60 millions de consommateurs